Animaginaux
Quelque part entre le monde sensible et l’intelligible s’étend un territoire que le philosophe Henri Corbin nomme l’imaginal. Ce n’est ni le royaume de l’imagination ordinaire ni celui de la pure abstraction, mais un espace authentique peuplé de formes en attente de révélation.
Dans cet entre-monde habitent des créatures singulières qui possèdent cette propriété remarquable d’exister pleinement tout en demeurant invisibles jusqu’à ce qu’un regard suffisamment attentif – ou distrait – les découvre. Ces animaux fantastiques semblent obéir à une logique qui leur est propre, parfois déconcertante pour l’observateur habitué aux classifications usuelles du règne animal.
Les Animaginaux constituent un inventaire partiel de cette faune improbable. Leur étude révèle que l’imaginal, loin d’être un simple réservoir de merveilles, pourrait bien être le lieu où la réalité déploie ses aspects les plus ironiques, voire franchement facétieux.
Il convient d’aborder ces textes avec la prudence qu’impose toute exploration de territoires où la rigueur taxonomique côtoie l’absurde le plus pur.